Mais aussi vite qu'elle s'est embrasée, elle se consumera. Les amants se détacheront et Marigny, après quelques aventures non sans dommages, fera la connaissance de cette si parfaite Hermangarde, digne représentante d'une noble famille. Il se détache ainsi de l'ensorcelante espagnole et épouse la jeune file, sous l'oeil bienveillant de sa grand-mère, la marquise de Flers, à laquelle il contera, dans veillée extraordinaire, cette longue passion qui le lia naguère. Mais de celle-ci, il est délicat de s'en défaire. Et jusqu'en Normandie, là où les deux époux s'installèrent, la señora Vellini, suivra son ancien amant, remémorant à son souvenir la brûlante liaison qui les unissait. La tendre naïveté d'Hermangarde sera rapidement mise à rude épreuve, et le bonheur que semblait connaître Marigny se délitera doucement, les doutes l'assaillant.
30 septembre 2007
Une vieille maîtresse
Mais aussi vite qu'elle s'est embrasée, elle se consumera. Les amants se détacheront et Marigny, après quelques aventures non sans dommages, fera la connaissance de cette si parfaite Hermangarde, digne représentante d'une noble famille. Il se détache ainsi de l'ensorcelante espagnole et épouse la jeune file, sous l'oeil bienveillant de sa grand-mère, la marquise de Flers, à laquelle il contera, dans veillée extraordinaire, cette longue passion qui le lia naguère. Mais de celle-ci, il est délicat de s'en défaire. Et jusqu'en Normandie, là où les deux époux s'installèrent, la señora Vellini, suivra son ancien amant, remémorant à son souvenir la brûlante liaison qui les unissait. La tendre naïveté d'Hermangarde sera rapidement mise à rude épreuve, et le bonheur que semblait connaître Marigny se délitera doucement, les doutes l'assaillant.
Les Belles Endormies
Yasunari Kawabata est très peu connu en France. Et pourtant, l’œuvre de cet auteur, premier japonais à être récompensé du prix Nobel en 1968, cache de vrais petits bijoux. Les Belles Endormies en est un. Un livre presque secret, qu’on déguste avec le plaisir d’un explorateur qui découvre une terre inconnue. On ne le connaît pas, on n’attend rien – et on est agréablement surpris.
Dans cette maison secrète, il est introduit dans la chambre où une belle adolescente est plongée dans un sommeil profond. Fasciné par cette expérience, il revient encore et encore, chaque fois pour s’endormir à côté d’une fille différente, et chaque fois il y entre comme s’il entrait dans un monde magique où le temps s’arrête. Dans la chambre semi-obscure, la tendresse qu’il éprouve pour les belles endormies réveille en lui le souvenir des femmes qu’il a aimées. Emu par leur beauté résignée et par leur destin si curieux, il passe en revue sa vie à travers les femmes qui y ont laissé leur empreinte : sa mère, ses maîtresses, sa femme, sa fille.
Yasunari KAWABATA, Les belles endormies, Le livre de Poche, 1982, 124 pages, 3,33 €
25 septembre 2007
L'oeuvre
24 septembre 2007
Anybody out there
Et pourtant, je dois avouer que j’ai mis beaucoup de temps à finir Anybody out there. La quatrième de couverture faisait pourtant les éloges habituels des romans de Marian Keyes ; on lit même une phrase presque anodine : « le meilleur roman de Keyes ». Tout un programme.
Le dernier roman de celle que l’on a surnommé la reine de la chick lit irlandaise nous propose de vivre un peu plus d’un an aux côtés d’Anna Walsh. Après Claire (Watermelon), Rachel (Rachel’s holiday), et Margaret (Angels), le temps est venu d’en apprendre plus sur la quatrième sœur Walsh.
Anna est la rêveuse de la famille, celle qui a le moins le sens des réalités. Installée à New York, elle mène une vie épanouie. Jusqu’au jour où survient l’insoupçonnable. Déni, désarroi, dépression puis rédemption. Le cocktail est fort mais bien dosé : Marian Keyes distille, avec style, des petites doses d’humour, de cynisme et de poésie.
Tous les ingrédients habituels.
D’où vient alors cette absence de véritable satisfaction en reposant le livre ? Le mystère du prologue est longtemps mis de côté. Trop longtemps pour ne pas être éventé au moment de le résoudre à la fin de l’histoire. Mais il faut dire qu’il ne s’agit nullement d’un roman policier.
Est-ce vraiment le meilleur roman dont il était question sur la couverture ? Pour certaines, peut-être. Mais pas pour moi. C’est certainement un sentiment très personnel : je n’ai pas pu m’attacher à Anna comme cela avait été le cas pour Katherine (Last Chance Saloon), Lucy (Lucy Sullivan is getting married) ou Claire (Watermelon).
C’est un bon roman pour fille, mais sans doute pas le meilleur. On rit un peu, on verse une petite larme. Mais ce n’est rien de bouleversant. Rien d’incontournable.
En attendant le prochain …
Anybody out there, Marian Keyes
Penguin, 2007, 593 pages, 8 euros
Les romans de Marian Keyes sont disponibles en français chez Belfond ou Pocket.
23 septembre 2007
Noces au Paradis
Mavrodin est un écrivain reconnu, âgé d‘une trentaine d‘années et fréquentant l‘intelligentsia bucarestoise. Tout lui sourit, ses livres se vendent bien et font autorité, mais pourtant on le sent désabusé, plus rien ne le surprend. Il va même jusqu’à imaginer les réactions que peuvent susciter ses œuvres, et le prestige qu'il peut en retirer. Il est conscient du magnétisme qu'il exerce sur les autres de par cette activité et en joue, au cours des soirées mondaines auxquelles il est convié. C’est d’ailleurs au cours d’une réception qu'il rencontre Ileana, une femme d’une beauté rare, intelligente, mystérieuse et froide, et c’est peut être justement cette indifférence qui interpelle Mavrodin, lassé de savoir qu'il peut obtenir ce qu'il désire, comme l’enfant gâté qu'il est.
La magie opère instantanément. Des sentiments réciproques semblent très vite les unir; l’emballement dont fait preuve Mavrodin est à ce titre très touchant car il est animé du même enthousiasme qu'à l'âge des premiers émois, au point de susciter par moment l’écoeurement, par un excès de mièvrerie parfois irritant.
Pourtant il s’égare; ce qu'il croyait acquis va le fuir. Il ne réalisera que trop tard que bien avant qu'Ileana s'en aille, le lien qui les unissait était déjà fragile; mais tourné vers lui-même, il lui était impossible d‘en prendre conscience.
Hasnas connaîtra un destin similaire et tout aussi sévère; il se croyait «propriétaire d’une belle épouse », comme il se plaira à le dire, ce qu'elle ne tardera pas à contredire au premier faux pas de son riche époux, trop fier pour reconnaître à temps sa part de responsabilité dans leur chute.
Cette femme, Ileana pour l’un et Lena pour l’autre, n’est autre que la symbolique de l’être parfait, du « miracle » que l’on n’attendait plus et qui a permis ces noces éphémères au paradis, mais que l’on a laissé s’échapper par manque de lucidité, par naïveté, et surtout par égocentrisme qui finit, si l’on n’y prend pas garde, par ronger de manière insidieuse une relation passionnée, ne laissant place qu'aux regrets que se livrent Mavrodin et Hasnas. Les miracles n’ont-ils pas cela en commun d’être identifiés bien après leur manifestation?
Au-delà de cette métaphore à caractère divin, chère à l’historien des religions qu'est avant tout Mircea Eliade, on peine parfois à adhérer au récit, raconté par deux hommes arrogants, unis par la même femme, laquelle est décrite comme entière et ne pardonnant nuls errements. L’absence de point de vue féminin permet difficilement de prendre la mesure des décisions irrémédiables d'Ileana, qui pourraient être considérées comme hâtives, voire capricieuses, égratignant par là même l’image de la femme. Ce roman n’en reste pas moins une œuvre que l’on prend plaisir à savourer jusqu’à la dernière page, de par une plume d’une très grande poésie.
Mircea Eliade, Noces au Paradis, Editions Gallimard, coll. « L’imaginaire », 1981, 265 pages
Un barrage contre le Pacifique
Marguerite Duras, Un barrage contre le Pacifique, Gallimard, coll. "Folio", 1950 (rééd. 1978, 2007), 365 pages, 6,27 €
21 septembre 2007
Et Nietzsche a pleuré
L'idée est intéressante, il s'agit d'imaginer une éventuelle rencontre entre Joseph Breuer et Friedrich Nietzsche. Quand ? En 1882. Où ? A Vienne. Le premier est un médecin viennois, excellent diagnosticien. Mais c'est aussi l'un des pères de la psychanalyse moderne, le premier médecin d'Anna O, hystérique, elle-même bien connue pour avoir été ensuite soignée par Freud, ami de la famille Breuer. Le second, naturellement, nul n'est besoin de le présenter.
Le stratagème se met en place, Nietzsche ne doit pas être au courant. Rancuneux à l'endroit de la jeune Lou, il ne serait certainement pas enthousiaste à l'idée de consulter un médecin de cette sorte. Ses amis réussissent toutefois à le persuader de se rendre à Vienne pour consulter le Docteur Breuer, afin de frotter le cas de ses atroces migraines à l'excellent diagnostic de ce dernier. Et c'est là, progressivement, que se scelle le pacte entre les deux hommes. Nietzsche, non sans réticence, accepte de rester. Toutefois, c'est à un véritable échange que les deux hommes devront se livrer. Nietzsche s'occupe de Breuer, un Breuer supposé simuler. Breuer s'occupe de Nietzsche. Analyse - bien que le concept soit encore anachronique - réciproque.
20 septembre 2007
Exposition Arcimboldo, 1526-1593
18 septembre 2007
Le rapport de Brodeck
17 septembre 2007
Le Temps de l'innocence
La haute société new-yorkaise à la fin du 19ème siècle : un tissu délicat de convenances et de préjugés. Newland Archer est un jeune homme de son époque. Fils d’une des meilleures familles de la nouvelle aristocratie américaine, nourri des traditions et des préjugés qui brodent petit à petit autour de lui une toile invisible qui l’empêche de voir plus loin que son petit monde bien rangé, il n’a jamais remis en question la structure sociale qui l’entoure. Entre théâtre, opéra et dîners mondains, il s’apprête à épouser la belle ingénue May Welland. Bien élevée, de bonne famille, douce et innocente, la jolie May sera la compagne idéale : discrète, gentille, disciplinée.
Edith Wharton, Le temps de l'innocence, Flammarion, 1993, 312 pages, 6,46 €
Exposition Weegee au Musée Maillol
A la portée de l’amateur comme du néophyte, l’exposition temporaire consacrée à l’œuvre du célèbre photoreporter Usher Arthur Fellig, dit Weegee, fait revivre le New York des années 1930-1940. Quelques 228 clichés en noir et blanc rassemblés par le collectionneur Hendrick Berinson sont livrés à la curiosité du public. De cette rétrospective de qualité, le visiteur ressort transporté et fasciné. Transporté dans l’univers sombre et impitoyable d’un New York bouillonnant et fasciné par le regard à la fois cru et sensible de l’artiste.
La vie nocturne est son terrain de prédilection. Chasseur de crimes, d’incidents et de drames en tous genres, Weegee alimente en photographies les principaux quotidiens new-yorkais. Ses relations privilégiées avec la police lui confèrent un avantage certain sur ses concurrents : branché en direct sur la radio du commissariat central, il arrive le premier sur les lieux. Ce luxe associé à l’instinct insolent du photographe le place en maître incontesté du fait divers.
Mais ce n’est pas tant cette thématique qui captive l’observateur de ses clichés. S’il sait immortaliser les scènes encore chaudes, c’est surtout son talent pour capturer les chocs émotionnels qui force l’admiration. Pour autant, tout n’est pas que douleur, peine et désarroi. Bien au contraire, quel que soit le tragique de la situation, Weegee parvient souvent, fort de sa capacité à détourner vers lui l’attention, à cueillir un sourire sur ses sujets. Il en résulte un contraste saisissant entre réalité brutale de la scène et complicité émouvante entre ses spectateurs et l’artiste.
La traque du fait divers n’est d’ailleurs pas son unique préoccupation. Nombreux sont les thèmes affectionnés par le photographe. Ayant un penchant pour les nécessiteux et les victimes d’injustices, Weegee shoote sans inhibition, égratignant sans retenue l’image chimérique du rêve américain. Dénonçant l’enfance miséreuse, les discriminations raciales, les inégalités sociales et la vanité des plus riches, il se fait le témoin d’une Amérique en crise.
Avec de telles réjouissances au programme, pourrait-on penser que l’on ressort déprimé de cette exposition. Or, que nenni ! C’est l’effet inverse qui se produit. Sans doute grâce à quelques ingrédients supplémentaires subtilement disséminés dans son œuvre par l’auteur lui-même : l’humour, l’ironie, la malice.
On ne saurait par trop conseiller au lecteur de ce billet de courir au Musée Maillol et de se laisser surprendre.
Exposition Weegee, jusqu’au 15 octobre 2007.
Musée Maillol, 59-61 rue de Grenelle, 75007 Paris.
Tous les jours 11h-18h sauf les mardis et jours fériés.
Tarifs: 8€ / 6€
15 septembre 2007
Victor ou les enfants au pouvoir
14 septembre 2007
L'oeuvre de Dieu, la part du diable
L'oeuvre de Dieu, la part du diable, c'est d'abord le roman de Saint Cloud's. Dans cet orphelinat du Maine - le contraire eut été étonnant -, son directeur, le docteur Wilbur Larch, aficionado de la drogue à l'éther, officie étrangement, du moins pour l'époque. L'oeuvre de Dieu, d'abord. Wilbur procède bien naturellement à des accouchements, pour toutes ces femmes que la vie n'a guère gâtées, et que les circonstances ont contraint à abandonner leurs enfants. La part du diable, ensuite. Parce que Wilbur Larch se livre également au versant de l'acte précédent. Dans un monde où l'avortement n'est pas légalisé, il en pratique cependant. Sans demander, naturellement, la moindre rémunération, si ce n'est, le cas échéant, une donation pour l'orphelinat. Larch fournit toute l'aide qu'il peut à ces femmes désespérées, et y procède dans des conditions bien meilleures qu'au sein de la floraison de centres clandestins de l'époque et dont la fréquentation pouvait conduire à des suites parfois dramatiques. D'ailleurs, pour Wilbur, c'est un peu tout ça, l'oeuvre de Dieu. Et étant donné qu'il en fallait bien une, éveillé, non éveillé, c'est là la ligne de partage du Docteur Larch.
Vint Homer Wells, un orphelin. Larch se prend d'affection pour lui, une affection toute paternelle. Il le forme, lui enseigne les rudiments de la médecine, à pratiquer des avortements et accouchements, le prédestinant ainsi à prendre, le jour venu, sa relève. Mais le chemin d'Homer prendra un tour différent, à la rencontre de Wally et de Candy, contrecarrant quelque peu les plans du directeur de l'orphelinat.
L'oeuvre de Dieu, la part du diable, c'est donc cela. Wilbur Larch et Homer Wells. Mais aussi Melony, Curly Day ou Fuzzy Stone, Nurse Edna et d'autres. Toute une galerie de personnages atypiques et marginaux, si généreux, les uns aux destins tragique, les autres au destin plus heureux. Avec en toile de fond, toujours, l'orphelinat de Saint Cloud's, l'aboutissement de tout, le point focal des éternels questionnements.
Le roman de John Irving est une fresque essentielle, majeure, "dickinsonnienne" a-t'on dit, de la littérature américaine contemporaine. Roman engagé, roman passionné, tellement actuel tant la controverse sur l'avortement est vive aux Etats-Unis, l'oeuvre de Dieu, la part du diable constitue l'une de ces pépites que l'on relit avec plaisir, toujours. Roman du temps, l'attente y paie. Comme souvent d'ailleurs. C'est un peu ça, le livre de John Irving. "Il faut attendre voir". Exceptionnel.
John IRVING, L'oeuvre de Dieu, la part du diable, Editions du Seuil, coll. "Points", 1995 (1986 pour l'édition originale), 724 pages, 9,50 €
9 septembre 2007
L'aube le soir ou la nuit
7 septembre 2007
Le Paradis - un peu plus loin
5 septembre 2007
Cartographie des Nuages
2 septembre 2007
Lucky Boy
1 septembre 2007
Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme.
Tout démarre sur les chapeaux de roues. On ne sait pas très bien quand. Un carnage dans un de ces déserts de l'ouest américain, un de ceux pour lesquels on a échafaudé mille légendes sur ce qu'il pouvait bien y avoir sous terre, de ceux dont bien qu'on sache qu'il ne faille pas, on a tout de même envie de s'y aventurer. Moss découvre deux voitures criblées de balles, des cadavres, plusieurs millions de dollars et bien sûr, beaucoup de drogue. A n'en pas douter, le trafic de cocaïne a encore frappé. Parce que Moss est un être humain, parce que Moss a bien sûr une vie misérable - mobile-home et petits jobs - bien qu'accompagné d'une femme adorable, Moss va prendre l'argent. Il va pourtant vite se rendre compte que ce n'est pas le sien, et que beaucoup sont derrière lui. Naturellement, ceux qui en ont après l'argent ne sont pas des tendres. Les vrais propriétaires du magot, bien entendu, sont soucieux de le récupérer. En plus, un tueur à gage bourré d'états d'âme, un ex-officier des services spéciaux. Et la police, qui peine, derrière, et qui tente de dénouer les fils de cette drôle de situation. Et tout ce petit monde, assez hétéroclite, il est vrai, en a après Moss.
Il faut passer sur le style, du moins s'y adapter. En tout cas pour ce qui ressort de la traduction française. C'est qu'il est assez étrange. Pas un signe de ponctuation, si ce n'est des points. Sans doute est cela qui donne au roman cette dimension si saccadée, cette impression de rapidité, presque de temps compté.
Une fois habitué, et au-delà de quelques clichés, on rentre dans un vrai road-movie, déjanté, allumé, halluciné, un imbroglio d'images impensables. Il regorge de scènes d'anthologie dont on aimerait que Tarantino s'empare. En tout cas, c'est un condensé d'Amérique. Pas de n'importe quelle Amérique, c'est vrai. C'est l'Amérique des pick-ups, des motels miteux, de la bière et des petites villes de Californie du Sud à une route principale. C'est l'Amérique qu'on déteste, mais qui attire.
Voilà le mérite de Cormac Mc Carthy. Un film dans un livre, toute une ambiance, toute une atmosphère. Un vrai bijou. Alors pourtant qu'il n'avait plus rien écrit depuis maintenant sept ans, c'est en force qu'il revient.
Cormac Mc Carthy, Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme. Editions de l'Olivier, 2007, 292 pages, 21 €.
Harry Potter and the Deathly Hallows
Si un livre a été attendu, c'est bien celui-là. Pour certains, l'attente aura duré quelques mois, pour d'autres elle aura duré dix ans.
En 1997, J. K. Rowling obtient la publication du premier tome des aventures d'Harry Potter : le contrat de publication porte sur 5.000 exemplaires. En 2007, les sept volumes de la saga ont battu tous les records de vente (il faut compter en centaines de millions d'ouvrages vendus).
La question se pose alors de savoir si ce succès est "mérité". Et la réponse est : oui, mille fois oui !
Après nous avoir donné des pistes à explorer à la fin du sixième tome (Harry Potter and the Half-Blood Prince), J. K. Rowling nous mène sur un tout autre chemin, un chemin parfois très long dont on se demande si le trio pourra trouver l'issue. Cette lenteur momentanée au coeur de l'histoire nous fait perdre pied avec les héros et l’on finit par appréhender le moment où l’auteur devra tout mettre en place hâtivement pour que la conclusion tombe parfaitement. Rien de tel : J. K. Rowling sait distiller ses informations, les présenter au moment opportun et donner le rythme qu’il faut à chaque temps de l’aventure.
Et le lecteur, tout en vivant pleinement avec Harry, Ron et Hermione les moindres détails de leurs angoisses, de leurs joies ou de leurs disputes, obtient toutes les réponses attendues. Même le pottermaniaque attentif au moindre détail. J. K. Rowling nous régale avec son sens du tissage des histoires : tout s'entremêle avec sens et rigueur. On retrouve des personnages rencontrés bien des années auparavant, des endroits traversés à l'occasion des frasques du trio. Tout s'articule merveilleusement. Et l'on se réjouit d'avoir eu de l'intuition pour telle partie de l'intrigue. Et l'on s'en veut de n'avoir pas eu l'esprit plus perspicace pour telle autre.
Le résultat final est un livre noir, dur, violent, magnifiquement rythmé, empreint d’un bel esprit d’aventure où l’amour, l’amitié et le courage sont la clé de tout.
Harry Potter and the Deathly Hallows, J. K. Rowling
Bloomsbury, 2007, 607 pages
Disponible en français le 26 octobre 2007, aux éditions Gallimard.