C'est un livre assez étrange que celui de Cormac Mc Carthy. On le prend, on l'ouvre et on le referme. Entretemps, on l'a lu en entier. Il a du se passer un voyage. C'est cela sa première force, à ce dernier opus : il vous tient en haleine. De la grande veine de romans américains, ces romans noirs, ces romans où l'on ressent un malaise du début à la fin. Peut être d'ailleurs celui du héros, Llewelyn Moss.
Tout démarre sur les chapeaux de roues. On ne sait pas très bien quand. Un carnage dans un de ces déserts de l'ouest américain, un de ceux pour lesquels on a échafaudé mille légendes sur ce qu'il pouvait bien y avoir sous terre, de ceux dont bien qu'on sache qu'il ne faille pas, on a tout de même envie de s'y aventurer. Moss découvre deux voitures criblées de balles, des cadavres, plusieurs millions de dollars et bien sûr, beaucoup de drogue. A n'en pas douter, le trafic de cocaïne a encore frappé. Parce que Moss est un être humain, parce que Moss a bien sûr une vie misérable - mobile-home et petits jobs - bien qu'accompagné d'une femme adorable, Moss va prendre l'argent. Il va pourtant vite se rendre compte que ce n'est pas le sien, et que beaucoup sont derrière lui. Naturellement, ceux qui en ont après l'argent ne sont pas des tendres. Les vrais propriétaires du magot, bien entendu, sont soucieux de le récupérer. En plus, un tueur à gage bourré d'états d'âme, un ex-officier des services spéciaux. Et la police, qui peine, derrière, et qui tente de dénouer les fils de cette drôle de situation. Et tout ce petit monde, assez hétéroclite, il est vrai, en a après Moss.
Il faut passer sur le style, du moins s'y adapter. En tout cas pour ce qui ressort de la traduction française. C'est qu'il est assez étrange. Pas un signe de ponctuation, si ce n'est des points. Sans doute est cela qui donne au roman cette dimension si saccadée, cette impression de rapidité, presque de temps compté.
Une fois habitué, et au-delà de quelques clichés, on rentre dans un vrai road-movie, déjanté, allumé, halluciné, un imbroglio d'images impensables. Il regorge de scènes d'anthologie dont on aimerait que Tarantino s'empare. En tout cas, c'est un condensé d'Amérique. Pas de n'importe quelle Amérique, c'est vrai. C'est l'Amérique des pick-ups, des motels miteux, de la bière et des petites villes de Californie du Sud à une route principale. C'est l'Amérique qu'on déteste, mais qui attire.
Voilà le mérite de Cormac Mc Carthy. Un film dans un livre, toute une ambiance, toute une atmosphère. Un vrai bijou. Alors pourtant qu'il n'avait plus rien écrit depuis maintenant sept ans, c'est en force qu'il revient.
Cormac Mc Carthy, Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme. Editions de l'Olivier, 2007, 292 pages, 21 €.
Tout démarre sur les chapeaux de roues. On ne sait pas très bien quand. Un carnage dans un de ces déserts de l'ouest américain, un de ceux pour lesquels on a échafaudé mille légendes sur ce qu'il pouvait bien y avoir sous terre, de ceux dont bien qu'on sache qu'il ne faille pas, on a tout de même envie de s'y aventurer. Moss découvre deux voitures criblées de balles, des cadavres, plusieurs millions de dollars et bien sûr, beaucoup de drogue. A n'en pas douter, le trafic de cocaïne a encore frappé. Parce que Moss est un être humain, parce que Moss a bien sûr une vie misérable - mobile-home et petits jobs - bien qu'accompagné d'une femme adorable, Moss va prendre l'argent. Il va pourtant vite se rendre compte que ce n'est pas le sien, et que beaucoup sont derrière lui. Naturellement, ceux qui en ont après l'argent ne sont pas des tendres. Les vrais propriétaires du magot, bien entendu, sont soucieux de le récupérer. En plus, un tueur à gage bourré d'états d'âme, un ex-officier des services spéciaux. Et la police, qui peine, derrière, et qui tente de dénouer les fils de cette drôle de situation. Et tout ce petit monde, assez hétéroclite, il est vrai, en a après Moss.
Il faut passer sur le style, du moins s'y adapter. En tout cas pour ce qui ressort de la traduction française. C'est qu'il est assez étrange. Pas un signe de ponctuation, si ce n'est des points. Sans doute est cela qui donne au roman cette dimension si saccadée, cette impression de rapidité, presque de temps compté.
Une fois habitué, et au-delà de quelques clichés, on rentre dans un vrai road-movie, déjanté, allumé, halluciné, un imbroglio d'images impensables. Il regorge de scènes d'anthologie dont on aimerait que Tarantino s'empare. En tout cas, c'est un condensé d'Amérique. Pas de n'importe quelle Amérique, c'est vrai. C'est l'Amérique des pick-ups, des motels miteux, de la bière et des petites villes de Californie du Sud à une route principale. C'est l'Amérique qu'on déteste, mais qui attire.
Voilà le mérite de Cormac Mc Carthy. Un film dans un livre, toute une ambiance, toute une atmosphère. Un vrai bijou. Alors pourtant qu'il n'avait plus rien écrit depuis maintenant sept ans, c'est en force qu'il revient.
Cormac Mc Carthy, Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme. Editions de l'Olivier, 2007, 292 pages, 21 €.
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