Une plage horaire de libre dans la capitale ? Un petit détour par le Musée Maillol s’impose!
A la portée de l’amateur comme du néophyte, l’exposition temporaire consacrée à l’œuvre du célèbre photoreporter Usher Arthur Fellig, dit Weegee, fait revivre le New York des années 1930-1940. Quelques 228 clichés en noir et blanc rassemblés par le collectionneur Hendrick Berinson sont livrés à la curiosité du public. De cette rétrospective de qualité, le visiteur ressort transporté et fasciné. Transporté dans l’univers sombre et impitoyable d’un New York bouillonnant et fasciné par le regard à la fois cru et sensible de l’artiste.
La vie nocturne est son terrain de prédilection. Chasseur de crimes, d’incidents et de drames en tous genres, Weegee alimente en photographies les principaux quotidiens new-yorkais. Ses relations privilégiées avec la police lui confèrent un avantage certain sur ses concurrents : branché en direct sur la radio du commissariat central, il arrive le premier sur les lieux. Ce luxe associé à l’instinct insolent du photographe le place en maître incontesté du fait divers.
Mais ce n’est pas tant cette thématique qui captive l’observateur de ses clichés. S’il sait immortaliser les scènes encore chaudes, c’est surtout son talent pour capturer les chocs émotionnels qui force l’admiration. Pour autant, tout n’est pas que douleur, peine et désarroi. Bien au contraire, quel que soit le tragique de la situation, Weegee parvient souvent, fort de sa capacité à détourner vers lui l’attention, à cueillir un sourire sur ses sujets. Il en résulte un contraste saisissant entre réalité brutale de la scène et complicité émouvante entre ses spectateurs et l’artiste.
La traque du fait divers n’est d’ailleurs pas son unique préoccupation. Nombreux sont les thèmes affectionnés par le photographe. Ayant un penchant pour les nécessiteux et les victimes d’injustices, Weegee shoote sans inhibition, égratignant sans retenue l’image chimérique du rêve américain. Dénonçant l’enfance miséreuse, les discriminations raciales, les inégalités sociales et la vanité des plus riches, il se fait le témoin d’une Amérique en crise.
Avec de telles réjouissances au programme, pourrait-on penser que l’on ressort déprimé de cette exposition. Or, que nenni ! C’est l’effet inverse qui se produit. Sans doute grâce à quelques ingrédients supplémentaires subtilement disséminés dans son œuvre par l’auteur lui-même : l’humour, l’ironie, la malice.
On ne saurait par trop conseiller au lecteur de ce billet de courir au Musée Maillol et de se laisser surprendre.
Exposition Weegee, jusqu’au 15 octobre 2007.
Musée Maillol, 59-61 rue de Grenelle, 75007 Paris.
Tous les jours 11h-18h sauf les mardis et jours fériés.
Tarifs: 8€ / 6€
A la portée de l’amateur comme du néophyte, l’exposition temporaire consacrée à l’œuvre du célèbre photoreporter Usher Arthur Fellig, dit Weegee, fait revivre le New York des années 1930-1940. Quelques 228 clichés en noir et blanc rassemblés par le collectionneur Hendrick Berinson sont livrés à la curiosité du public. De cette rétrospective de qualité, le visiteur ressort transporté et fasciné. Transporté dans l’univers sombre et impitoyable d’un New York bouillonnant et fasciné par le regard à la fois cru et sensible de l’artiste.
La vie nocturne est son terrain de prédilection. Chasseur de crimes, d’incidents et de drames en tous genres, Weegee alimente en photographies les principaux quotidiens new-yorkais. Ses relations privilégiées avec la police lui confèrent un avantage certain sur ses concurrents : branché en direct sur la radio du commissariat central, il arrive le premier sur les lieux. Ce luxe associé à l’instinct insolent du photographe le place en maître incontesté du fait divers.
Mais ce n’est pas tant cette thématique qui captive l’observateur de ses clichés. S’il sait immortaliser les scènes encore chaudes, c’est surtout son talent pour capturer les chocs émotionnels qui force l’admiration. Pour autant, tout n’est pas que douleur, peine et désarroi. Bien au contraire, quel que soit le tragique de la situation, Weegee parvient souvent, fort de sa capacité à détourner vers lui l’attention, à cueillir un sourire sur ses sujets. Il en résulte un contraste saisissant entre réalité brutale de la scène et complicité émouvante entre ses spectateurs et l’artiste.
La traque du fait divers n’est d’ailleurs pas son unique préoccupation. Nombreux sont les thèmes affectionnés par le photographe. Ayant un penchant pour les nécessiteux et les victimes d’injustices, Weegee shoote sans inhibition, égratignant sans retenue l’image chimérique du rêve américain. Dénonçant l’enfance miséreuse, les discriminations raciales, les inégalités sociales et la vanité des plus riches, il se fait le témoin d’une Amérique en crise.
Avec de telles réjouissances au programme, pourrait-on penser que l’on ressort déprimé de cette exposition. Or, que nenni ! C’est l’effet inverse qui se produit. Sans doute grâce à quelques ingrédients supplémentaires subtilement disséminés dans son œuvre par l’auteur lui-même : l’humour, l’ironie, la malice.
On ne saurait par trop conseiller au lecteur de ce billet de courir au Musée Maillol et de se laisser surprendre.
Exposition Weegee, jusqu’au 15 octobre 2007.
Musée Maillol, 59-61 rue de Grenelle, 75007 Paris.
Tous les jours 11h-18h sauf les mardis et jours fériés.
Tarifs: 8€ / 6€
source photographique: © Weegee/International Center of Photography/Getty Images
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